Comme l’année dernière, l’équipe Ciliabule à la curiosité marketing insatiable s’est attaquée à la détection des tendances 2021 : les récentes, les confirmées, les chamboulées, les dynamisées, les surprises…
Ce mot polysémique de « tendances » – qui représente à la fois des mouvements de fonds, des phénomènes futiles, des logiques souterraines, des paradigmes incontournables etc.- , est peut-être un peu ambitieux étant donné l’année que nous venons de vivre et les bouleversements qui en découlent, mais nous partageons avec plaisir notre vision subjective des choses, de certains secteurs d’activité, avec tous ceux que cela intéressera !
C’était mieux hier ?
La nostalgie se décline à tous les étages. Déjà présent depuis 2019, la crise sanitaire a enraciné le mouvement qui consiste à jouer sur le « c’était mieux avant », à se raccrocher à des souvenirs, à retrouver la douceur de la nostalgie. Est-ce parce qu’il est plus simple pour une marque de miser sur une réédition d’un produit que d’en lancer un nouveau ? Est-ce le reflet d’un certain assèchement créatif ? Est-ce pour contenter ces Millenials friands de revival et autre vintage ? Ou alors pour renforcer la crédibilité des marques et ainsi satisfaire une génération en quête de repères et en recherche d’authenticité ? Quoi qu’il en soit, l’objectif est toujours le même : inciter à l’achat en jouant sur l’émotionnel notamment. Packaging de biscuits revu avec les codes d’antan, réédition de produits « Madeleine de Proust », lifting de modèles de chaussures par exemple, le marketing se répète en assumant et se la joue « retro is the new cool ».
Ça roule pour l’économie circulaire !
Au-delà de tous les concepts liés à l’écologie, la protection de l’environnement, la responsabilité, il en est un qui semble avoir trouvé sa vitesse de croisière, l’économie circulaire qui consiste à développer une gestion optimisée des ressources. Plus de 2,2 millions de smartphones d’occasion dits reconditionnés écoulés l’an dernier en France et 58% des français prêts à en acheter*, Renault qui annonce transformer sa chaîne de Flins qui produit la Zoé pour consacrer son usine au reconditionnement de véhicules d’occasion, au recyclage d’engins hors d’usage, à la réutilisation des batteries et c’est une première en Europe etc. Et en plus l’économie circulaire est constituée de plusieurs univers comme l’upcycling qui consiste à valoriser des produits usagés en produits de qualité supérieure, le reconditionné, la réparabilité etc. Bref, nous passons du concept et de la pratique à un véritable modèle économique avec tous les champs d’applications que cela ouvre !
*Etude Kantar 2020
Les nouveaux modèles de la mode
Les promesses d’une mode consciente et éco-responsable ne cessent de se multiplier devant tous les maux desquels ce secteur est accusé. Nous avions déjà parlé de la seconde main dans nos tendances de l’année dernière, et celle-ci continue sur sa lancée phénoménale alors inutile de s’épancher sur Vinted le leader en ligne, Patatam qui s’installe chez Auchan ou autre portail de vente entre particuliers mis en place par les marques elles-mêmes. Mais toute une collection de manières de consommer la mode ou de la concevoir se joignent au défilé. Au choix : la location de vêtements, le prêt, les box mensuelles où l’on conserve ce qui nous plait et renvoie le reste, l’organisation différente des rythmes des collections, la démocratisation du personal shopping, la récupération des vêtements usagés, l’écoconception. Et voici une nouvelle piste : les vêtements en précommandes c’est-à-dire que le vêtement est vendu avant même qu’il ne soit fabriqué.
Ce système déjà bien connu outre-Atlantique et dans le secteur de la haute couture s’adapte désormais au prêt-à-porter. Même les Galeries Lafayette s’y mettent ! Comme le résument les spécialistes, l’idée est de changer de logique et de passer d’un système qui consistait à mettre en avant un maximum d’articles et de vêtements pour déclencher l’achat à un schéma totalement inverse qui cherche à attirer le consommateur en amont de la demande.
L’eSport se muscle
Pour les béotiens (ce n’est pas un gros mot), l’eSport est une abréviation de « Electronic Sport » et consistait initialement à des parties de jeux vidéo que l’on pratiquait entre amis. Aujourd’hui, c’est tout une discipline, des joueurs professionnels, des audiences monstres, des mouvements stratégiques et un marché considérable, bref un sport traditionnel qui n’a pas fini de se déployer sur le terrain économique.
- une officialisation comme sport professionnel depuis 1997,
- des levées de fonds record,
- un phénomène qui touche aussi le secteur du luxe (louis Vuitton par exemple) et de la mode, qui y a vu un intérêt publicitaire et financier pour attirer une nouvelle clientèle, centrée sur le digital.
Ce qui explique cet essor, c’est « la façon dont les gens consomment le sport qui est en train de changer fondamentalement » explique Arnaud Simon, ancien dirigeant. Que veut-il dire ? Tout simplement que suivre le sport en live perd du terrain… Ce qui prime pour la génération Z notamment, c’est partager ses émotions, commenter les évènements, évidemment avoir accès immédiatement à ce qu’elle souhaite (fini la temporalité, merci Netflix !), de l’entertainment … Et c’est tout ce que l’eSport permet. Ce sont donc de belles opportunités pour les sponsors et les marques qui n’investissaient pas le sport traditionnel, et parions que l’écosystème autour de ce nouveau secteur ne devrait cesser de s’agrandir…
Les restaurants jouent au fantôme
On les appelle cuisines fantômes, laboratoires, dark kitchen ou autre. Que se cache-t-il derrière ce concept déjà très répandu sur d’autres continents et qui s’est fortement développé face à la fermeture des restaurants et à l’essor de la livraison à domicile ? Un bâtiment abritant des laboratoire et cuisines professionnelles uniquement destinés à la livraison de repas, en général situé dans des emplacements moins onéreux puisque seule l’accessibilité aux livreurs compte. Les avantages ? L’achat en volume des matières premières, et le partage de la cuisine pour réaliser des économies d’échelle, lorsqu’il s’agit de « hubs logistiques » qui rassemblent plusieurs « restaurants » qui louent leur espace. Cela permet de se lancer sans avoir à s’engager sur un bail commercial classique. Des synergies se créent au profit de tous, la livraison est déléguée souvent à un agrégateur ce qui permet de profiter de ses dépenses en marketing digital etc. Les recettes pour tirer son épingle du jeu ? La maîtrise de chaque poste de dépenses pour compenser les commissions de livraison des plateformes (si ce sont elles qui s’en chargent car ce n’est pas obligatoire), des process ultra-étudiés (de la répartition des tâches de l’équipe au calibrage des produits en passant par le temps de cuisson et l’équipement spécial), la bonne équation économique, l’importance de la marque et une parfaite connaissance de la demande. Et surtout, le livreur devenant le seul intermédiaire entre l’offre et le client, c’est lui qui véhicule l’image du service qui échappe donc au restaurateur.
La maturité du modèle permettra à terme de fournir une offre complémentaire, et non substitutive, au restaurant traditionnel physique.
La beauté se refait une santé
Encore une tendance, déjà sous-jacente, que le confinement, les crises, les prises de conscience et les nouveaux modes de vie liés à ces différentes périodes ont amplifiée : oubliés les standards de beauté, place à une nouvelle diversité de buts, d’usages, d’aspirations et de prises de conscience.
- Beauté naturelle
Nouvelle mue largement remarquée, le maquillage perd la face. Que ce soit pour prendre soin de sa peau, pour des considérations écologiques, s’accepter au naturel, s’affranchir des codes (d’autant plus facile que l’on se rend moins au bureau ce qui implique de se maquiller pour son seul plaisir), c’est une vision moins artificielle et plus positive de la beauté qui s’installe durablement. La dimension bien-être de la beauté prend le pas sur la seule apparence : aucun laisser-aller dans l’art de prendre soin de soin, mais une manière différente de le faire en se concentrant sur la dimension soin et surtout des routines beauté plus simples mais plus qualitatives.
- Beauté responsable
Comme dans nombre d‘autres secteurs, c’est désormais la recherche de produits naturels et bio, à la provenance traçable, avec des ingrédients locaux quand c’est possible, aux procédés de fabrication transparents, avec des formulations plus simples. Le tout bien évidemment « validé » par les scores des applications d’analyse. Le zéro-déchets lui prend la forme de l’essor des cosmétiques solides.
- Beauté technologique
La réalité augmentée en beauté prend tout son sens quand il n’est plus possible de se rendre en magasin tester les produits : essai virtuel de maquillage, diagnostic sur le besoin de la peau, détection de la carnation pour recommander à distance le bon fond de teint. Si la beauté augmentée faisait déjà partie du paysage, son but est aujourd’hui d’abolir les distances en plus d’apporter du conseil.
- Beauté santé
Le phénomène émerge juste, mais le lien entre beauté et santé devient de plus en plus étroit. Des produits pour les femmes atteintes de cancer par exemple ou un accompagnement par les marques de cosmétiques de problématique de santé sous forme de conseils, services voire plus.
Résultat : la formule « qui est la plus belle » n’a plus de sens dans cette conception très inclusive et responsable de la beauté, ce qu’ont bien compris les marques de cosmétiques, les petites comme les grandes.
Les Tiers-Lieux prennent de plus en plus de place…
Les Tiers-Lieux essaiment sur tout le territoire depuis plusieurs années maintenant. Quezaco ? Si le principe de base c’est un espace de travail partagé dans un esprit coworking, on vient y adjoindre (et de manière tout sauf marginale) plusieurs autres notions d’où son côté hybride et multiforme : collaboration, entraide, réseau, animation, fabrication, expérimentation etc. Ils deviennent donc des lieux où des personnes aux parcours différents aux projets variés se croisent pour penser et construire autrement, d’autant qu’ils ont pour vocation de s’ouvrir sur leur environnement, de se faire connaître des riverains ou des entreprises. Auparavant davantage associés aux travailleurs indépendants, ils tirent actuellement, et de manière schématique, une nouvelle légitimité en présentant une réponse pertinente au télétravail. Face aux difficultés largement partagées sur les réseaux sociaux du travail à domicile, les entreprises reconfigurent leur façon d’accueillir leurs collaborateurs, redimensionnent leurs bureaux et recourent à ces espaces flexibles. Suite à la crise mais pas seulement, l’éclatement des lieux de travail entre les bureaux, le domicile et les Tiers-Lieux paraît acquis. Reste à déterminer la position optimale du curseur.
Sous le regard bienveillant des pouvoirs publics, ces Tiers-Lieux ont vocation à jouer plusieurs rôles : reconquête économique des territoires, moteur de la relance, outil de transition écologique et numérique, creuset d’innovations, réceptacle des initiatives des travailleurs indépendants etc. A condition de résoudre les problématiques, qui se posent encore en termes de modèle économique et de taille critique dans un secteur évidemment fragilisé par la crise.
C’est bon pour la santé !
Le cocktail alimentation-santé joue un rôle important dans l’industrie alimentaire depuis plusieurs années déjà. Encore une fois, la pandémie de Covid-19 et les prises de conscience liées vont renforcer ce mouvement de fond avec une très forte attention portée à l’immunité pour que l’organisme puisse mieux se défendre contre les maladies. Après la protection externe, place à la protection de l’intérieure. L’idée : privilégier des aliments qui boostent le système immunitaire, et soutiennent la santé et plus seulement ceux qui sont plus ou moins nocifs pour l’organisme. Et là on parle de probiotiques, aliments fermentés, omégas 3, aliments incluant des vitamines, aliments personnalisés en fonction de certaines maladies, du microbiote etc. Plusieurs études montrent que de plus en plus de consommateurs recherchent des produits alimentaires et des boissons qui soutiennent leurs défenses immunitaires, et affirment être beaucoup plus préoccupés par cette façon de s’alimenter qu’en 2019. Qu’en sera-t-il du paysage post-covid ? Cette tendance devrait très clairement façonner l’avenir de l’industrie alimentaire et de celle des boissons déjà très engagées dans des démarches plus saines. Un vrai défi lorsque l’on sait que les allégations de santé sont très strictement réglementées !
Le « Do it yourself » envahit tous les secteurs
Créer des objets de la vie quotidienne soi-même pour éviter d’avoir recours aux produits d’industriels, faire des économies, être plus écoresponsable, valoriser le travail manuel, se faire plaisir, s’occuper pendant le(les) confinements), autant de déterminants qui accélèrent encore l’appétence pour le faire soi-même. Résultat : de plus en plus d’enseignes se lancent dans le secteur, cela va du yaourt avec le kit proposé par Danone, au cosmétique, en passant par le bricolage voire même installer soi-même son chauffage. Et cette année, de nombreux cadeaux de Noel devraient être faits-maison, et pas seulement parce que les boutiques étaient fermées. Il est désormais admis que cette tendance est partie pour durer sans toutefois venir renverser totalement un marché ou faire disparaître entièrement certains produits. Car le DIY a aussi ses inconvénients… Mais preuve des opportunités que ce phénomène ouvre pour certains secteurs ou enseignes, la valorisation espérée d’1 milliard d’euros pour Aroma-Zone, pionnier du DIY dans le secteur des cosmétiques fondé en 2000 qui active sa vente. Voilà de quoi susciter innovations et appétit pour un secteur qui devrait croître en moyenne annuelle de 3% par an sur les prochaines années.
Néo-tourisme
Certes, la remise en cause d’un certain type de tourisme de masse n’est pas nouvelle mais la crise a révélé toute la complexité du sujet. Elle a joué le rôle de déclic tout en permettant de tester plusieurs solutions en faveur d’un tourisme plus durable et socialement plus inclusif. Depuis plusieurs années déjà, certains professionnels du voyage s’interrogent sur la pérennité du modèle et cherchent à sensibiliser leur clientèle. Et toutes les initiatives économiques, marketing et durables vont trouver leur public :
- La réservation obligatoire ayant fait ses preuves durant la crise, il est probable qu’elle soit généralisée pour les sites les plus fréquentés.
- On s’achemine vers des hausses de prix ou taxes comme à Venise pour financer le nettoyage, sur les îles Galapagos comme au Bouthan où certains touristes étrangers doivent s’acquitter d’une taxe d’entrée.
- La piste des quotas est de plus en plus explorée : l’île de Boracay aux Philippines est fermée six mois dans l’année pour nettoyer les déchets et limite le nombre de touristes présents simultanément.
- Un nouveau tourisme, plus axé sur le patrimoine local et les chemins de traverse devrait voir son succès se renforcer. Tout comme un tourisme moins dense, plus respectueux de la nature, à travers diverses formes.
- Les solutions digitales joueront leur rôle pour consommer local, identifier les adresses éthiques ou solidaires, voyager de manière moins polluante etc.
- Enfin, il faudra sans doute accepter de payer le vrai prix et l’époque des voyages à prix toujours plus bas réservés au dernier moment, et de la multiplication des séjours courts pourrait bel et bien faire partie du monde d’avant…
Co-living : phénomène tout sauf isolé
Tout droit venu des Etats-Unis, il séduit de plus en plus. Le concept ? Le partage de lieux avec flexibilité, services et communauté. Mais comment un habitat tourné autour de la cohabitation a-t-il pu tirer son épingle du jeu pendant le confinement, alors que la distanciation sociale était la préoccupation centrale ?
- Des espaces privatifs pour chacun pour éviter tout contact avec autrui : salle de bain, chambre, toilettes isolées.
- Des espaces communs aérés et spacieux, un accès à des infrastructures comme une salle de sport, un jardin, une salle de projection selon les logements.
- Des services de ménage pris en charge et intensifiés.
- Des espaces studieux adaptés au télétravail, permettant de séparer vie personnelle et vie professionnelle au sein d’un même logement.
- Des échanges possibles en respectant les gestes barrières, pour des moments partagés.
Ces solutions devraient davantage se développer dans les mois à venir en Europe, à l’aune des nouvelles envies de convivialités et de partage, et en rendant accessibles des services dont les occupants ne pourraient bénéficier autrement.
Chaque avis compte !
Nouvelle gamme de produits, nouveau coloris, nouvelle fonctionnalité, nouveau logo… Il n’est pas rare qu’une marque fasse appel à sa communauté alors qu’elle se trouve en phase de recherche et développement. Ces clients, ces fans deviennent alors acteurs de la stratégie de la marque et l’acte d’achat est déclenché plus aisément. Mais pourquoi cette tendance du marketing participatif se développe-t-elle autant ?
Grâce à la multiplication des interactions générées sur les réseaux sociaux (sondages, boîte à questions, lives…) où une marque peut instantanément interagir avec sa communauté, s’inspirant et créant du lien par la même occasion, mais aussi à cause de la pandémie qui a remis en cause bien des modèles économiques. En effet, les envies et les exigences côté client évoluent, et pour ne pasdécevoir, la meilleure solution reste de demander leur avis aux principaux concernés !
Podcast à l’écoute
Les podcasts, ces contenus audios à la demande qui prennent la forme d’épisodes ne cessent de monter en puissance ! Sans parler des progrès technologiques qui rendent l’écoute plus simple, sur smartphone notamment via des plateformes variées, c’est surtout le catalogue proposé qui s’étoffe et touche à quasiment tous les sujets !
Pour les marques, c’est l’occasion de diversifier son contenu pour toucher une plus large audience à faible coût, le tout dans un format prometteur qui peut être écouté autant chez soit que dans les transports, et qui peut être mis en pause et repris ultérieurement. Mais surtout, à l’instar de nombreux autres phénomènes, la Covid-19 est en partie responsable de cette croissance sans précédent. Le podcast s’est imposé comme une réponse évidente au confinement, offrant divertissement, apprentissage, information aux auditeurs. Il a également rencontré un franc succès en n’obligeant pas les consommateurs à devoir fixer un écran, détail important pour les télétravailleurs qui souhaitent faire un break après toute une journée devant l’ordinateur.
Les DNVB en façade !
Les DNVB (Digitally Native Vertical Brand) sont des start-ups issues du web et qui ont construit leur modèle initial sur la toile en fédérant une large communauté pour y bâtir leur audience. Même si le phénomène est déjà à l’œuvre (voir les magasins Jimmy Fairly et le Slip Français par exemple, ou les partenariats entre Monoprix et Bergamotte), les DNVB vont de plus en plus choisir de s’installer dans des points de vente physiques, notamment dans les centres commerciaux pour qui ces marques, appréciées des jeunes consommateurs et très imbriquées dans les réseaux sociaux, sont des vecteurs de trafic de renouvellement et de modernité. La crise, malheureusement, devrait également être porteuse d’opportunités pur ces marques digitales qui profiteront des emplacements laissés vacants par la fermeture prévisible de magasins dans les rues commerçantes des centre-ville… Ces marques ont des coûts d’acquisition clients élevés et ouvrir un magasin physique se révèle donc être une solution pour toucher davantage de clients. Même si les points de vente physiques de ces DNVB ressemblent en général assez peu aux commerces traditionnels, et sont autant des lieux d’expérience que de vente.
Shop-in-shop
Face à la concurrence croissante du e-Commerce notamment, la distribution et les hypermarchés introduisent des magasins dans les magasins, des espaces parfois importants de marques (plus grands que des corners) situés à l’intérieur d’un autre magasin. Ce modèle du « shop in shop » s’apparente, dans le monde physique, aux places de marché sur Internet avec des vendeurs extérieurs rassemblés sous un même site. Objectifs pour les magasins : faire revenir les clients et proposer une offre plus large dans un même lieu pour la meilleure des expériences et des achats concrétisés en physique (comme Darty chez Carrefour), et pour les marques, tirer réciproquement parti de l’image des autres, profiter d’infrastructures existantes, tester un nouveau concept ou de lancer un nouveau produit en limitant la prise de risque. Certains peuvent même en faire le pivot de leur stratégie de développement !
La livraison passe au vert
De plus en plus de consommateurs sont prêts à voir leurs délais de livraison rallongés pour une livraison plus verte. Désormais, les consommateurs sont friands d’une commande comportant moins d’emballage ou en tout cas plus respectueux de la planète, d’un moyen de transport plus écologique, etc.
Bref, la livraison verte sera de plus en plus souvent un enjeu dans la relation client-transporteur. Les acteurs se multiplient, les prises de conscience s’organisent, les initiatives fleurissent. Une des dernières (médiatisées) en date est celle de Nespresso, souvent pourfendu, qui propose à Paris la livraison à domicile via le service « Nespresso Your Time » avec uniquement des véhicules électriques ou la livraison à vélo dans plusieurs villes avec Stuart. Parce que si de plus en plus de solutions existent, c’est la logistique qui est l’étape la plus polluante de la chaîne. Le groupage de commandes est également une réponse possible à ce défi, et bien sûr la livraison de proximité. Quant à l’éventuel surcoût que représente l’investissement dans une livraison propre, il parait de plus en plus acceptable qu’il soit répercuté directement sur le prix de la commande et que le client accepte ainsi de consommer plus engagé.
Le « sans contact » se matérialise…
Selon la Banque de France, près de 50% des Français optent désormais pour le paiement sans contact… La carte bancaire, de plus en plus souple avec la mise en place d’un seuil à 50 euros, est devenue pour certains incontournable dans leurs petits achats du quotidien. La crise sanitaire a évidemment accéléré l’usage des paiements digitaux (sans contact, paiement sur mobile, applications de transfert d’argent de pair à pair) au détriment des billets et des pièces perçus, face au virus, comme un possible vecteur de transmission. Cela fait plusieurs années que les innovations technologiques dans le secteur des moyens de paiement contribuent à réduire significativement la part de l’argent liquide et des monnaies fiduciaires, au point que certains annoncent l’avènement d’une société « cashless ». Mais cette tendance soulève également des questions auxquelles il faudra répondre en termes de respect de la vie privée (traçabilité des opérations) et d’inclusion sociale (obligation d’avoir une carte bancaire par exemple).
Immobilier, les repères bougent
- Quête d’espace : le confinement et le télétravail renforcent le souhait des français de disposer de davantage de calme, de confort et d’espace ! Il va être de plus en plus question de profiter d’un lieu de vie qui puisse combiner zones de repos et de travail, de s’épanouir dans un habitat favorisant la qualité de vie.
- Résidence secondaire : les citadins aspirent à la possession d’une résidence secondaire qui leur permettrait de concilier deux environnements pour leur équilibre dans leur vie. Ces modes de vie sont évidemment favorisés par le déploiement des lignes de transport.
- Nouveaux critères de confort : si le choix d’un lieu de vie dépendait auparavant des services à proximité, des transports ou encore du niveau de sécurité, l‘accessibilité à un réseau internet de qualité va désormais primer suite à l’essor du télétravail et aux nouveaux modes de fonctionnement des entreprises.
- Nouveau rapport à la distance : alors que la proximité était encore un des critères phares il y a peu, les français sont désormais plus conciliants sur les temps de trajet afin de trouver plus d’espace, et de calme. Le télétravail accentue également le phénomène.
- Digitalisation : blockchain pour gérer et sécuriser les différents échanges d’informations, visites virtuelles, recours accru à la vidéo, signature informatique pour les contrats de logements vendus directement en ligne. Ces solutions répondent à de nouveaux besoins liés à la sécurité, la limitation de déplacements, le désir de visiter un bien éloigné, le besoin d’instantanéité etc.
L’ère du Homewear
La pandémie de Covid aura ravivé la mode du homewear ! Joggings, pyjamas et sweats sont rapidement devenus les nouveaux uniformes des télétravailleurs et autres confinés. Mais qu’il n’y ait pas méprise, cette tendance ne freine pas les achats, principalement réalisés en ligne. Et les marques l’ont bien compris car les collections qui émergent allient style et… confort !
Leisurewear, loungewear… tant de mots pour qualifier des vêtements qui doivent simplement répondre à une envie de polyvalence, d’élégance tout en souplesse pour jongler entre visioconférence, méditation et courses de première nécessité sans retourner le placard ! Même si le pays sort de confinement, ces habitudes ne vont pas toutes disparaître et la mode se promet plus libérée qu’auparavant !
Ça tourne !
Quand on ne peut interagir en présentiel, le recours à la vidéo demeure le moyen le plus authentique pour échanger, se divertir, apprendre et découvrir. Si 2020 a été un véritable tournant pour la digitalisation, qui gagne quasiment tous les secteurs depuis le premier confinement, l’utilisation des vidéos n’a pas cessé d’augmenter depuis ! Tutoriels, visites virtuelles de musées, clips sur les réseaux, essayages de produits de beauté, signatures de contrats… sans parler des plateformes de streaming qui voient leur audience décoller. La vidéo sera consommée sous toutes ses formes et l’on attend davantage de possibilités d’interactions dans les mois à venir, notamment sur les achats réalisés en une pression sur l’écran alors que la vidéo continue de jouer.
La seconde main passe la troisième
Argument écologique, démocratisation grâce au digital, prise de conscience qu’un objet déjà utilisé a encore une valeur marchande, raisons financières, envie de dé-consommer, la seconde-main dont nous avions déjà parlé l’année dernière franchit chaque jour de nouvelles étapes. Et de moins en moins d‘acteurs vont pouvoir passer à côté de cette manière de consommer, d’acheter des équipements/objets/vêtements d’occasion, de vendre etc. Comme Cdiscount qui vient lui aussi de se lancer dans la vente de produits d’occasion entre particuliers et vient concurrencer Vinted, Leboncoin, Ebay ou encore Rakuten sur un marché en plein essor estimé à 7 milliards d’euros et sur lequel les enseignes physiques comme Carrefour se positionnent également en dédiant une partie de leur surface aux produits d’occasion.
La e-santé en pleine forme !
La e-santé est un secteur source de très fortes opportunités, certaines structurelles et d’autres accélérées par la pandémie. C’est le cas par exemple de la téléconsultation dont le meilleur promoteur, malheureusement, a été un certain coronavirus… Mieux considérée désormais par le grand public, la télémédecine va pouvoir déployer tous ses bénéfices (à condition de maîtriser ses effets secondaires liés par exemple à la protection des données) comme un meilleur accès aux soins en augmentant le nombre de rendez-vous par médecine, améliorant les canaux de communication et abolissant certaines barrières. Du côté des objets de santé connectés dont le marché devrait atteindre plus de 53,3 milliards d’euros d’ici 2023, ils vont jouer un rôle accru en permettant au secteur de la santé et aux patients de recueillir des données afin d’améliorer les traitements préventifs à un niveau macro et à un niveau micro. L’IA, liée au maching learning et à l’analyse prédictive, quant à elle peut aider à réduire les coûts en accomplissant des tâches chronophages, aider les professionnels de la santé à analyser de grandes quantités de données pour élaborer un traitement à partir de toute la littérature produite sur un sujet etc. Sans compter que la pandémie a montré l’utilité des outils de prévision, basés notamment sur ces solutions, pour l’allocation des ressources. La réalité virtuelle et/ou augmentée n’est pas en reste et ses applications trop nombreuses pour être citées ici. Mais elle est déjà très aidante pour apprendre à exécuter des procédures complexes ou lors d’interventions très délicates.
Les « Tiny-Houses » voient grand
Venues tout droit d’outre-Atlantique ou elles sont apparues dans les années 2000 (étonnant pour le pays du gigantisme par excellence), ces « minuscules maisons » sur roues ou non, offrent une surface habitable très réduite entre 15 m2 et 45 m2 environ. A quoi répond cette tendance ? A la recherche d’un mode de vie plus simple, à la transition écologique, à des raisons économiques, au manque de logements, entre autres. Voilà un nouveau mode de consommation de l’habitat qui peut aussi, pour les modèles sur roues, correspondre aux envies de nomadisme de leurs habitants. Sobriété, liberté, fonctionnalité, engagements, des concepts clés qui raisonnent avec de plus en plus de tendances qui s’installent.
Les Chatbots bottent le B2B
Les canaux digitaux tels que les sites web des fournisseurs ont une place désormais importante dans le processus d’achat. Les assistants virtuels, les chatbots, l’intelligence artificielle vont donc jouer un rôle croissant dans le processus d’achat pour accélérer la puissance commerciale. Sans remplacer le commercial, le chatbot peut préqualifier le besoin, peut être considéré comme plus aidant pour rechercher sur un site web, moins intrusif car l’acheteur peut garder le contrôle sur son usage ou non, tout en étant à même d’établir des prédiagnostics et de poser des questions de manière contextuelle. Ainsi en 2021, plus de 60% des vendeurs B2B envisageaient d’investir dans ce type d’outils d’intelligence artificielle. La valeur ajoutée et l’adéquation au besoin identifié du produit ou du service étant au cœur des préoccupations du potentiel acheteur BtoB, ces solutions devront être extrêmement bien calibrées pour répondre à ces attentes, sans provoquer d’effets déceptifs bien souvent irrattrapables pour un prospect (notamment BtoB). Et ainsi permettre à la force commerciale de se concentrer sur la transformation rapide de leads et l’animation de son portefeuille clients.
Mobilité : en avant toute !
Si le secteur bouge plus que jamais, c’est moins la voiture individuelle qui concentre l’innovation que le service, la micro-mobilité, le transport collectif ou la mobilité à la demande.
La micro-mobilité (vélos, trottinettes etc.) a clairement le vent en poupe avec ces engins personnels qui permettent de parcourir de courts trajets, ainsi que les premiers ou derniers kilomètres d’un trajet plus long, manuels ou motorisés. Elle permet de décongestionner les axes routiers et les transports en communs, de faire gagner du temps à ses usagers, favorise l’intermodalité et est jugée plus écologique. Pendant la pandémie, elle est passée de solutions complémentaires à supplétive. La question, irritante pour beaucoup en tant qu’usagers, de l’intégration de cette micro-mobilité au sein des autres usagers n’a pas encore trouvé son cadre réglementaire.
Et il faut encore que ces solutions soient plus inclusives, des innovations sont donc en cours sur des vélos plus sûrs par exemple pour les personnes plus âgées, pour que davantage de typologie d’usagers puissent les utiliser… Autre marché, celui du « car sharing », c’est-à-dire le partage de la voiture, basée sur cette économie de la fonctionnalité qui privilégie l’usage à la propriété, est une offre relativement mature en France : car sharing entre particuliers, flottes à disposition, flottes sans réservation etc. Elle a des conséquences sur l’aménagement des villes avec la libération de nouveaux espaces comme les places de parking. Parlons aussi data avec le regroupement au sein d’un seul service d’une combinaison des différents moyens de transports possibles en temps réel avec la possibilité d’acheter en ligne son titre de transport. Du côté des transports collectifs, les cartes sont rebattues par le coronavirus… Vont-ils toujours être considérés comme les meilleures solutions ? Pour passer à la vitesse supérieure en termes de transition écologique, il faudra également envisager la diminution de la mobilité, en faisant en sorte que les zones d’habitat soient moins séparées de celles de services, des espaces verts etc.